Être un cercle et devoir entrer dans un carré…

Marginale, être à côté de la track, ne pas être comme les autres, avoir l’impression que ton cerveau ne pense pas comme tous les autres cerveaux.

C’est ce que j’appelle « être un cercle et devoir entrer dans un carré ».

Vous voyez l’image… celle de la boule bleue et rouge, avec des formes géométriques, où l’on doit faire concorder ces dites formes. Combien de fois les enfants ont essayé d’introduire le cercle dans le carré et ont perdu patience. Combien de fois…

Et bien, c’est comme ça que fonctionne le cerveau des marginaux.

Ça épuise. En plus de devoir jongler avec les millions de pensées qui défilent tout au long de la journée, tu dois justifier ces pensées auprès des autres. Tu dois accepter, en souriant, les commentaires à ton égard. Souvent dits sans méchanceté, mais souvent dits de façon malhabile. Parfois en face, parfois en sous-entendu, parfois par l’entremise d’autres personnes.

Tu dois parfois oublier tes propres problèmes pour écouter ceux des autres. Tu dois taire tes paroles pour ne pas commettre une erreur et blesser les gens. C’est parfois lourd à porter.

La société te montre la voie à suivre… et si tu n’en veux pas, ou du moins si tu veux la modifier, l’adapter à ton mode de vie et bien, tu te fais pointer du doigt. Tu te fais stigmatiser.

On a tous nos opinions, nos points de vue, nos émotions, notre éducation, mais cela permet-il de juger et surtout de tout dire? La liberté d’expression, j’en conviens, mais à quel prix.

On enseigne aux enfants à s’accepter tels qu’ils sont. On essaie de leur donner les outils pour qu’ils développent leur estime, leur personnalité. Mais s’ils se respectent, s’ils s’assument et que ça ne convient pas, ils sont catégorisés. On leur demande d’être ouvert d’esprit, de s’ouvrir au monde. Mais qui s’ouvre à leur monde?

L’humain est parfois rébarbatif face à la différence. L’inconnu fait peur. Et si on laissait tomber ces barrières, si on se permettait d’écouter et d’entendre ce que l’autre a à dire.

Qu’on ai 2, 15, 37, 55 ou 86 ans, la marginalité est parfois difficile à assumer. Tu te demandes même si tu dois changer de mentalité, adhérer à la « normalité ». Mais qu’est-ce qui est vraiment « normal »? Laissons être ce qui doit être…

Être marginale ne veut pas dire se foutre de tout et de contrevenir aux règles. C’est une forme de pensée non linéaire. C’est être en marge de la société telle qu’on la connait. On ne devient pas marginale, on l’est.

Est-ce mieux ou moins bien…? Rien de tout ça. C’est ainsi.

On est riches. On est riche de diversité. On est riche d’idées. On est riche de valeurs. Pourquoi ne pas en profiter pour élargir nos connaissances, pour partager de nouvelles réflexions.